Une semaine et deux jours viennent de s'écouler sans que je m'en rende vraiment compte. C'est donc vrai qu'avec l'arrivée de bébé nous perdons toute notion de temps. Après plusieurs semaines d'impatience, notre ZOULETTE est finalement arrivée le jour où on s'y attendait le moins. A J+4 du terme, le mardi, je venais d'accepter enfin que ce bébé d'amour ne viendrait pas seul et serait déclencher par le gygy le Jeudi suivant. Mes parents étaient arrivés depuis 3 jours à la maison, et tout le monde était finalement ravi de partager ces derniers instants de grossesse.
Le Mardi en me réveillant je fais à peine attention aux nouvelles douleurs de la nuit et aux légères contractions de plus en plus nombreuses. ZAM part au travail, moins préoccupé que ces derniers jours, et nous décidons avec mes parents d'aller nous balader dans la City. Et oui c'est leur première fois chez nous sur notre île, il est temps de visiter un peu ! Dans la matinée, ZAM s'entretient comme prévu avec le gygy pour faire un point vu que je suis après terme. ZAM lui énumère mes nouveaux symptômes, juste à titre d'information, mais le gygy étant disponible à la maternité demande à me voir, juste pour un check ! Au téléphone, j'explique à ZAM que cela ne m'arrange pas du tout, je vais bien, et je suis en promenade avec mes parents. Aucune raison de s'inquiéter. Mais mon ZAM insiste, alors je l'écoute et le voilà qui quitte le bureau pour m'emmener à l'hôpital.
La prise en charge est rapide, la mide-wife m'installe pour le monitoring, mon tout premier ! Il est 14h, elle me propose un lunch que j'accepte volontiers. L'ambiance est sereine, nous rigolons de la situation, écoutons avec amour les battements de coeur de notre enfant, observons la courbe des contractions sans trop comprendre. Je me sens bien. Pas de douleurs particulières. Après 30min, le gygy vient lire les résultats et là tout s'accélère…
En effet, mes contractions sont régulières toutes les 10 minutes. Et progressives. Le col est ouvert à 3 et mou. Une chose est sûre je ne rentrerai pas à la maison ! Le monde s'arrête à ce moment précis, pour venir se centraliser sur cette chambre de travail, autour de mon lit, des yeux de mon homme et des paroles du docteur. Le travail est bel et bien commencé. Il faut être patient, mais bébé devrait bientôt arriver. Ma première pensée est pour ma valise, prête depuis 1 mois, restée à la maison ! :-) ZAM propose d'aller la chercher après l'arrivée du bébé, la mide-wife lui suggère d'y aller maintenant ! Il n'est parti que 45 minutes, tout juste le temps pour sentir de nouvelles douleurs, des vraies ! Il est 15h30.
Comme si j'attendais que le médecin me le confirme pour accepter ce travail en cours ! A son retour, il me trouve changée, il peine pour moi, ne sait plus trop quoi me dire ou faire ! Je fais encore ma "maligne" en exposant à la mide-wife mon plan d'accouchement : "Tout ce qu'il y a de plus naturel ! Oui oui la douche chaude, la boule, la marche, les étirements-massages me conviennent. On verra plus tard pour le gaz hilarant. Et la péridurale est vraiment une option de secours." Elle sourit. Je comprendrais plus tard pourquoi ! Les contractions s'enchainent. Se rapprochent. Je tiens de moins en moins debout. ZAM est un vrai soutien. Il trouve les mots. Me réconforte. Je ne sais pas comment, mais rend la douleur moins forte par moment. Entre deux, je reprends mes esprits, fait rire mon ZAM par mes blagues, c'est un doux souvenir à deux. Au bout d'une heure, la douleur est tout de même moins supportable. Les contractions se rapprochent de trop pour permettre l'humour ! Je réclame auprès de la dame en blouse un anti douleur. Le reste c'est bien beau sur le papier, mais en vrai ça n'aide pas beaucoup… Elle me propose le gaz hilarant. Elle a à peine le temps d'installer le matériel que je lui choppe le tuyau pour me doper. Ouhhhhhhhhhhhh. C'est bon ça !!!!!!!!!!
Après deux bouffées, mon esprit s'évade dans un monde parralèle. Je me sens comme du coton. Les contractions restent cependant douloureuses mais entre deux je suis sur un petit nuage. Je vois ZAM rigoler de mon état. La mide-wife sourit de mes reflexions. Mon anglais n'a jamais été aussi bon pour exprimer ce que je ressens. Je fais rire tout le monde et je souris !
Cette béatitude ne durera pas non plus éternellement. Même si j'ai l'air de beaucoup apprécier les effets du gaz hilarant, je souffre ! A 19 heures cela en est trop pour moi, je chope le bras de mon ZAM et lui dit : "Péridurale ! Je la veux ! Maintenant ! Demande leur ! On est plus au moyen-âge! Pourquoi souffrir autant?" C'est donc pour ça que la mide-wife rigolait quand je parlais d'un accouchement naturel. Je n'ai pas du être la première à lui faire le coup ! L'anesthésiste arrive. Je n'écoute même pas ses recommandations, ses statistiques me prévenant du risque d'échec, mais qu'il me pique bon sang ! Heureusement ZAM est là. Il assure grave ! Merci mon chéri. Mon super-héros. Après 30-40 minutes d'attente le nuage m'entoure de nouveau. Je sens une pression régulière dans mon dos. Mes pensées s'échappent dans tous les sens. Je pense au dernier film que j'ai vu. Je pense aux copines. J'imagine ce bébé. Je répète sans cesse à ZAM que je l'aime. Plus aucune douleur. C'est le bonheur !
Le gygy arrive tel un inspecteur des travaux (presque) finis. Pour lui tout se passe bien. Il est surpris de mon sourire et de mon bien être. Et non je ne sens pas mes contractions toutes les deux minutes ! Et non je n'ai pas mal ! Il est environ 19h45, il propose d'attendre une heure avant de faire sortir le bébé ! A 21 heures on commence donc le travail d'équipe. Heureusement que la mide-wife est là pour m'indiquer les contractions car je ne ressens rien. Juste "je pousse" à la demande ! Non pas sans mal, le gygy finira par utiliser les grandes spatules car la tête de bébé est légèrement de côté. Puis à 21h59 c'est le grand soulagement. Je le vois. Je l'entends. Je le sens. Il me regarde. Quel bonheur ! C'est mon fils ! Notre fils ! Je pleure. ZAM aussi ! C'est donc ça ce fameux sentiment d'avoir bébé sur le ventre pour la première fois ! Le temps s'arrête. Ils l'emmènent pour le nettoyer, la pesée... ZAM le suit partout ! Je suis zen, si zen... Je ne vois même plus le doc qui s'occupe de moi ! ZOULETTE revient avec ZAM qui a un sourire à me faire retomber amoureuse. C'est le moment peau contre peau. Calin maman-bébé. Mon bébé. Je lui parle. Il écoute. Je nous présente. Lui raconte son histoire. Voilà 9 mois que je l'attendais. Quelques semaines que je perdais patience.
Mais quelle récompense : ZOULETTE est né, il est notre fils, je suis Maman, nous sommes parents.
Et tellement heureux. Une nouvelle vie commence. Elle me plait déjà, nous sommes trois !