La machine à laver qui déconne. Qui bip en continu et ne veut pas redémarrer. Et c'est le drame ! Je sens la boule de nerf monter en moi, je me mets à l'insulter par tous les noms d'oiseau que je ne prononce jamais tellement je n'aime pas la vulgarité. Je lui tape dessus comme si elle allait mieux fonctionner. La machine ne bronche pas alors je m'écroule au sol et je pleure. Conner** de machine qui ne veut pas m'écouter alors que le linge s'accumule depuis des jours dans la buanderie. Le linge sale qui est en train de se confondre avec le linge propre que je n'ai pas pris le temps de ranger depuis le week-end dernier. Il sera bientôt bon à relaver lui aussi. Et là je ne serai pas prête de m'arrêter de raler quand les 10 lessives en retard se retrouveront à étendre, plier, ranger en même temps. Rien que d'y penser j'en pleure.
Alors je décide de quitter ce lieu propice à l'agacement et me dirige vers la cuisine. Réveillé à 6h avec une humeur de chien, mon fils a sombré dans la voiture en rentrant du parc à 10 heures, il dort donc. Il est 10h30. La sieste de cet aprem est compromise. Chouette. Super chouette. Méga chouette. Il serait temps de préparer le déjeuner si je ne veux pas me laisser surprendre à midi par le ventre affamé et hurlant de mon petit. Mais malheur à moi, plus je m'approche de cette cuisine et plus je réalise que le lave-vaisselle a bipé il y a plus d'une heure en fin de cycle. Il faut donc le vider. Laver la vaisselle dans l'évier. Ranger le tout. Si je veux cuisiner dans un endroit propre. Gggrrrr mais bord'* mes journées se résument-elles à ranger, laver, nettoyer et recommencer. Je n'ai pas envie là maintenant mais en même temps pas le choix si je veux cuisiner. Gros dilemne se pose à moi. J'ouvre le frigo pour décider quoi faire à manger. Envie de rien. Pas envie de cuisiner. Tout me saoule. La boule de nerf est au bord de l'explosion. Je jète le torchon au sol de colère. De toutes manières je suis crevée. Cette cuisine est nulle à chi** Et sale. Oui car voilà des jours que je laisse filer et que tout s'accumule. Trop c'est trop !
Je m'assois sur mon fauteuil au bord de la baie vitrée. Je regarde notre jardin que j'aime tant. J'essaie de souffler et de retrouver mon calme. Je me dis que je suis bien trop nulle de me prendre la tête pour des conner** pareilles. Je suis vraiment trop sensible. Trop lunatique. Trop caractérielle. Trop grosse aussi, il serait vraiment temps de reprendre le régime abandonné 126 fois. Cette idée me fait pleurer. Pas le régime oublié, non, l'idée de me détester autant dans ces moments. Cette idée là me fait pleurer, mais pas autant que lorsque mon regard se pose sur le rebord de la fenêtre où s'accumulent poussière et mouches mortes. La fin du monde est proche ! Je suis vraiment nulle, moche, grosse, conne et incapable de garder cette maison propre. Alors je pleure. Je crie. Je me mords les lèvres pour ne pas réveiller Zoulette. Je vide mon corps de toutes les larmes que je peux.
Je refais le cheminement de ces derniers jours, ces dernières semaines et je remets tout en question. Ma spécialité dans ces moments là. Broyer du noir, tout envoyer valser et remettre mes 27 années en question. Quelle belle objectivité ! Mon fils de 18 mois qui se lève de plus en plus tôt. Qui râle dès le matin d'ennui ou de demande d'attentions. Qui veut jouer tout le temps jouer. Qui veut aller dehors, toujours dehors ! Qui ne reste calme pas plus de 3'20min. De ce boulot que je rêve d'effectuer mais dont je ne trouve pas l'energie aujourd'hui pour avancer. Alors je me plains que ça ne va pas assez vite. Que l'argent ne rentre pas à torrent comme je le souhaiterai. Que les projets s'accumulent dans la case stand-by ! Que c'était ridicule de se lancer dans ce projet d'entreprise. Qu'avec un fiston dans les pattes, une maison à gérer c'est ingérable. Alors je pleure. Je pleure car en même temps j'adore mon entreprise et je n'aimerai rien changer pour autant. Me retrouver derrière un bureau avec un patron sur le dos, ne me rendrait pas plus heureuse. Peut-être plus riche. Mais quel est le plus important?
Entre deux gémissements mon regard se pose sur le jardin et les feuilles mortes qui s'accumulent dans un coin. Grrr je déteste les feuilles mortes. Symbole du temps qui passe, de la vie qui trépasse. Du manque d'énergie à mettre un bon coup de balai. C'est tellement triste n'est ce pas?
C'est souvent à ce moment là, après 15 minutes de pleurs et d'appitoiement sur mon sort que mon être se dédouble. Et le moi-jugement fait son apparition pour m'observer avec son oeil critique. Et me balancer à la figure le ridicule de la situation. Oui je sais que j'ai tout pour être heureuse. Mon homme, mon fils, mon pays, ma vie ! J'aime tout ça !
Mais seulement il y a des fois où trop de fatigue tue la fatigue. On perd l'énergie de tout. De ranger. De travailler. Pas le temps de dormir quand tu vois tout ce qu'il y a faire autour de toi. Marre de jouer. Oui car j'en ai marre de jouer avec mon fils. Ca ne m'amuse plus. Mère au foyer je ne le supporte plus. Mon homme m'entendrait il m'engueulerait en me rappelant mon entreprise, mon association, mes activités, et ma vie qui ressemble à tout sauf à celle d'une mère au foyer. J'adore profiter de lui, de le voir grandir, mais ZAM lui dit lui même, Zoulette et Moi on arrive au bout de notre cohabitation. Il ne me regarde plus. Refuse mes bisous. Refuse mes calins. Court dans les bras de son père quand il rentre le soir et m'ignore bien plus que je puisse le tolérer. Pauvre gamin il m'a sur le dos 3 jours par semaine, une mère qui ne passe plus 100% de son temps à jouer. Une mère qui cherche à continuer sa vie de femme. Rien d'exitant. Je le comprends tellement. Pas drole Maman.
2 jours de crèche c'est tout ce qu'on a. On est sur liste d'attente depuis des mois pour la 3ème journée. Le confier à une inconnue chez elle ou chez moi. Je n'y réfléchis même pas. La famille qui pourrait aider? A 17000 km c'est un peu compliqué. Alors oui bébé tu n'auras que Maman pour te garder. Et quand on aura épuisé les moments de calins, de jeux, de rire et bien il va bien falloir continuer à se supporter.
Je veux tout et rien à la fois. Ecrire me fait du bien. Je me relis et ris d emoi-même. J'ai bien fais de me poser là pour exprimer tous ces sentiments. Je pleure. Je me déteste. Je sais à quel point je broie du noir alors qu'hier je disais à Zam à quel point la journée fut bonne avec Zoulette. Mon fils qui me rend si fière, qui est si gentil, si calme. Comment me suivre? Même moi je perds pied face à mes idées. Il n'y a pas de solution. Il n'y a aucune objectivité. D'ailleurs certaines chose racontées sont fausses tellement qu'elles sont subjectives. Mais là tout de suite c'est que je pense. Je me connais dans quelques heures tout cela sera oublié. Jusqu'à la prochaine crise de pleurs. Il n'y a pas de solution. Sauf que j'arrête de me plaindre. D'ailleurs je déteste les gens qui se plaignent. Alors en faire partie? Berk... Et souffler. Et aller de l'avant. Et voir le bon côté. Et sourire. Ce que je fais tous les jours en fait. Sauf que là tout de suite, j'ai juste envie de pleurer.....
Foutue machine à laver...