La semaine commencait plutôt bien. Malgré l'absence de ZAM pour quelques jours pour raisons professionnelles, la première journée en tête à tête avec mon petit bonhomme s'était bien déroulée. Crèche pour bébé, boulot pour Maman, des retrouvailles câlins en fin de journée et une soirée privilégiée entre mère et fils. La nuit s'annoncait sans encombres, comme d'habitude, et pourtant quelques petits pleurs m'ont sorti du sommeil vers 5 heures. Poussée par l'instinct je me lève, rentre doucement dans sa chambre et découvre ZOULETTE dans une position abracadabrante, perpendiculaire au lit, les pieds emmelés aux barreaux. Il me voit, il sourit. Je lui parle doucement, me moque gentiement, l'attrape pour le replacer et là me brule au contact de sa peau. ZOULETTE est bouillant. Les secondes, les minutes vont très vite, le thermomètre s'affole, pour la première fois je vois le 40° s'afficher.
Cela n'a pas l'air de le perturber, il commence à gazouiller et cherche à m'attraper le visage. Non bébé c'est encore l'heure de dormir. Je le découvre. Lui donne du paracétamol. Le fait boire. Bizarrement aucun affolement. La nuit se poursuit jusqu'à 9 heures. Au réveil, la température a chuté, on peut alors commencer une nouvelle journée pleines d'activités. Puis ZOULETTE rebrûle vers midi. Je lis quelques conseils sur la toile. M'inspire de mon livre bien utile "Le dico des petits et gros bobos". Je fais tous les gestes pour tenter de diminuer la température. Au final rien ne change, ZOULETTE oscille entre les 38.8 et 40.2. Mais il est fort mon fils, il est souriant. Parait si calme. Il demande des câlins, reste dans mes bras à se faire papouiller. L'appétit ne se perd pas, il continue d'avaler tout ce qui est présenté. La visite de son copain et il joue et il rigole. Un bain improvisé car il adore ça, il est heureux et fait le fou comme d'hab au contact de l'eau. Il cherche les jouets et me les balance comme pour vouloir jouer avec moi. La balade de fin de journée permet de prendre l'air comme à notre accoutumée. Lui sourit et moi commence à me faire du soucis. Son corps ne se rafraichit pas. Le soir venu, la fatigue est très présente, hop le diner et hop au lit plus tôt. Une histoire. Des câlins. Des bisous. Rien ne semble le chambouler. Morphée l'embarque facilement comme tous les jours.
Puis la nuit est parsemée de pleurs et de gémissements. Le réveil est mis toutes les 4h pour lui administrer du paracétamol. A chaque fois il se rendort puis chougne de nouveau quelques heures plus tard. A 5h il est brulant. Il finit la nuit avec moi, pour la toute première fois nous partageons le lit (qu'est ce qu'il prend de la place!!!). Il m'observe, sourit, cherche le contact il a l'air bien. Finalement il se rendort paisiblement. Et moi je l'observe. Que faire? Comment va-t-il? Quels gestes apporter? S'affoler ou se calmer? Je fais comment pour lui prendre son mal? A 8h il se réveille frais (37.6), souriant, gazouillant. Je me dis chouette on a vaincu la vilaine. Finalement elle est plus forte que ça, la vilaine s'apaise sur le petit matin pour mieux revenir ensuite. Et ZAM qui est si loin, que je ne veux pas inquiéter, qui essaie de me réconforter. Et ZOULETTE qui continue de sourire et de rire. Et moi qui me pose toutes ces questions.
J'ai signé pour être maman mais infirmière ce n'est pas facile. Ce n'est pas ma vocation. Surtout avec mon propre bébé. Le docteur dit qu'il n'y a pas raison de s'affoler. Qu'il faut patienter. Observer comment la vilaine va évoluer. Alors je patiente. Bébé est malade et Maman souffre de sa maladie ! Je le bichonne. Lui parle calmement. Cherche toutes les occasions pour conserver ce sourire si appaisé et apaisant sur son visage d'ange. Je lui souris aussi. On joue. On se caline. On fait des bisous. Et on continue notre journée comme elle est prévue de se dérouler.
Et si c'était autre chose? Et si nous devions déjà être chez le docteur? Et si demain c'était parti? Et s'il n'était pas si fort? Et si je craquais devant lui? Et si ZAM n'était pas absent? Et si je dois aller seule à l'hôpital (car le medecin n'est pas dispo)? Et s'il est encore malade pour Noël? Et si c'était sa 4ème dent? Et si c'était une angine d'été? Et si c'était la roséole?
Et si... et si... et si j'arrêtais de me plaindre quand lui me montre que ça va !
Bref Bébé a la maladie mais c'est moi qui souffre. Dur dur d'être maman. Il est fatigué mais continue de rire et de jouer. Fatigué mais pas abbatu. Je suis si fière de mon petit bonhomme qui pour le coup est bien plus fort que nous ne le serions dans sa situation.
Et toi, comment gères-tu bébé malade?
Crédit Illustration : Mademoiselle Maman