Parfois je me lance dans la lecture d'articles, parfois ça fait du bien, parfois ça fait du mal. Hier je suis tombée sur cet article là, de Okaasan, qui explique pourquoi elle ne laisse pas pleurer ses bébés. En une seconde, je me suis sentie mal, genre mauvaise mère, me suis posée un tas de questions : et si? et pourquoi?, j'ai tenté de me justifier moi-même... Et puis finalement j'ai fais notre propre analyse, ai réalisé notre propre résultat familial et me suis sentie un peu mieux. (Beaucoup mieux!) Par contre, comme tous ces sujets qui nous diffèrent, j'ai eu envie de partager mon expérience. Oui je laisse pleurer bébé, je vais vous expliquer pourquoi !
A l'annonce de ma grossesse les questions ont été nombreuses (oui je suis du genre à me poser 15000 questions de trop pour tout, tout le temps!). Serai-je une bonne mère? Aurai-je les bons gestes? Notre bébé sera-t-il heureux avec nous? Mais il y avait les questions que certaines jugent plus égoïstes du genre : quelle vie de femme? quelle vie de couple? comment garder notre équilibre? Certes si notre priorité number one est évidemment de nous occuper correctement de ce tout petit, de le choyer, de l'aimer, de le rendre heureux... Il nous semblait aussi important, à tous les deux, de savoir garder notre équilibre de couple, de savoir placer parents d'un côté et bébé de l'autre, et d'être chacun heureux ainsi.
Je dis bien tous les deux, car les décisions en terme d'éducation (si on peut déjà employer ce mot!) se prennent en commun accord avec ZAM. Donc l'une des plus grandes décisions étaient de savoir laisser pleurer bébé, de l'aider à trouver sa propre place dans son propre espace, savoir être seul parfois pour dormir, observer ou jouer. Une décision prise en observant les couples de notre entourage qui "volaient au secours" au moindre pleurs et qui finalement se perdaient progressivement dans cette nouvelle logique à trois.
Dès la naissance, dès le retour à la maison (de plus je vous rappelle que nous avons accueillis la famille non-stop pendant 9 semaines, il fallait bien s'occuper de tout ce petit monde), nous avons commencé tous les TROIS, l'apprentissage de laisser-pleurer. Je vous rassure, nous ne laissions pas notre nouveau-né pleurer toute la nuit, ou pendant des heures sans même le réconforter. Nous avons beaucoup utilisé la méthode des 5min, 10min, 15min, 20min ect... ZOULETTE a appris à pleurer quelques instants avant d'obtenir de nous l'attention, le biberon, le change ou tout autre besoin. Je passais mes journées avec lui, je lui ai toujours beaucoup parlé, beaucoup "expliqué", mais il y a des fois où il n'avait pas le choix, si Maman voulait déjeuner c'était sans lui dans les bras, donc il devait patienter à observer s'il le souhaitait, dans son transat ou son doumou! Pareil pour les couchés, ZOULETTE a toujours été (enfin depuis ses 8 semaines plus particulièrement) un bébé routine. Il l'a trouvée seul, (avec un peu notre aide quand même). Les 3 siestes par jour ne sont pas discutables. Il les fera. Car de plus je connais mon bébé, s'il ne dort pas, s'il est fatigué, il est ronchon et c'est le cercle vicieux. Ces siestes il en a besoin. Alors à base de rituels, d'habitudes, de repères les 3 siestes ont été instaurées et se sont toujours déroulées dans son lit, dans sa chambre. Parfois il pleurait, mais si je savais qu'il était propre, qu'il avait mangé, qu'il ne faisait ni trop ni trop froid etc... je lui parlais, lui expliquais et sortais. Il pouvait pleurer 5 min, ou même 20min, mais il finissait toujours pas s'endormir. Paisiblement. Se reposer. Et à son réveil il avait le sourire.
Le laisser-pleurer a donc toujours été instauré à la maison. Et aujourd'hui ZOULETTE a 6 mois et parfois cela continue. C'est un bébé, le pleure est son seul moyen de communiquer alors c'est normal qu'il pleure. Mais il y a un moment pour tout. Et si Papa et Maman sont occupés à autre chose, ZOULETTE doit savoir patienter, s'occuper, jouer tout seul. Aujourd'hui il a grandit, les expressions ont vraiment remplacé les pleurs. Il ne pleure plus il s'exprime. Parfois en gazouillant. Parfois en ronchonnant.
Le résultat ? Je ne blâme pas du tout les mamans qui ont une vie différente, qu'on soit bien d'accord. Je suis consciente que le résultat est dû à notre façon de faire, mais aussi au caractère plutôt cool de notre fils. Nous ne savons pas comment nous réagirons avec le second. De la même manière nous espérons. Mais aujourd'hui notre résultat nous semble positif. ZOULETTE ne pleure pas quand il se réveille le matin, il sait patienter dans son lit, gazouiller jusqu'à ce qu'on vienne le chercher. Il dort jusqu'à 9h, parfois 10h ! Dans la matinée, il sait passer 30min, 45min, 60min selon les jours à jouer tout seul sur son tapis, pendant que je vaque à l'ensemble des tâches de la maison. Il ne m'a jamais accompagné aux toilettes. Je peux déjeuner, manger tranquillement, prendre ma douche, m'occuper de moi, de la maison pendant qu'il joue seul. Quand c'est l'heure du dodo c'est l'heure. Les siestes ou le couché du soir ne posent jamais de problèmes. Il y a à chaque fois un rituel, on le couche, on l'embrasse et il tombe dans les bras de morphée. Alors oui parfois il ronchonne ou il pleure, ça dure quelques minutes, on le laisse il se calme toujours tout seul. Il a fait ses nuits très vite et dort dans son grand lit dans sa chambre depuis le jour de ses 2 mois. On l'emmène partout, il ne fait jamais de crise. On va au restaurant. Je déjeune avec les copines en ville (j'en reviens tout juste). On le fait découcher chez les amis le temps de passer la soirée. ZOULETTE sourit tout le temps, rigole pour un rien et n'a pas l'air, vraiment pas, malheureux. A 6 mois il doit comprendre que chacun a sa place, chacun a besoin de temps, que le calme et la solitude sont aussi des moments privilégiés. Qu'on n'obtient pas toujours ce qu'on veut. Encore moins dans la seconde. A 6 mois on agrémente, on rythme cette nouvelle vie mais on ne dirige pas la vie de Papa et Maman. Zoulette, on l'appelle notre bébé-porte-clé !
J'organise un Club de Mamans, on est une quinzaine, alors nos avis, nos témoignages on ne cesse de les partager. Je suis la maman qui parait "la plus sévère" dans mes habitudes et mes exigences. Et pourtant je suis aussi la maman qui parait "la plus sereine" dans ma vie, qui prend le temps de cuisiner, dessiner, bouquiner, coudre et tenir un blog. Les filles me disent souvent que je donne l'impression d'être bien dans mes baskets et d'avoir un bébé épanouie. Nous sommes trois depuis son arrivée, et tous les trois nous avons trouvé notre équilibre. Aujourd'hui nous allons bien tous les trois, personne ne manque de sommeil, chacun a son moment pour lui et si nous avions un autre enfant demain, nous ne changerions rien !
Je rassure les mauvaises langues, quand il faut jouer on joue. Quand il faut câliner on câline. Et on sourit. Et on rigole. Et on s'aime si fort si fort si fort. Zoulette sait aussi réclamer notre attention. Parfois il doit patienter. Parfois il a ce qu'il veut tout de suite. Alors non je ne suis pas une mauvaise mère. C'est juste notre façon de faire.
Vous allez vous dire "Et bien dis donc celle là elle n'allaite pas? Elle n'a pas eu l'écharpe? Elle est contre le cododo? Et maintenant elle laisse pleurer?" Ha oui et il m'arrive aussi de le gronder, d'élever la voix et de dire NON ! (Berk... Piouuuu... Pas gentille !!!!) Oui mais celle là elle est heureuse, épanouie et ses hommes aussi !
Et vous, Pour ou Contre le "laisser pleurer"?
EXPLICATION : Au vu de certains commentaires ici, ou sur Facebook, une petite précision s'impose. Je n'ai peut-être pas été assez claire, peut-être trop rapide en écrivant ce billet. "Laisser-Pleurer" chez nous rime avec quelques instants, quelques minutes. Il n'a jamais été question de laisser pleurer notre bébé pendant des heures sans le consoler sans lui parler. Oui quand mon bébé pleurait je lui répondais par des câlins, des paroles douces. Mais je savais aussi, quand j'étais sûre que "tout allait bien" (couche propre, biberon donné, confort assuré, pas de douleurs etc...) le "laisser-pleurer" quelques instants ! J'ai écris qu'il devait attendre quelques minutes pour un change, un biberon ... que nous ne sommes pas là dans la seconde. Ce n'est pas tout à fait juste, car quand il était d'avantage bébé on réagissait très vite pour le change, les repas, le confort etc...
Chez nous, le "laisser-pleurer" a été pratiqué surtout pour qu'il apprenne à s'endormir seul, nous n'arrivions pas en trombe dans la chambre aux premiers pleurs, on lui laissait le temps de se rendormir seul. Ca a fonctionné. Et aujourd'hui qu'il a 6 mois, le "laisser-pleurer" (je devrais peut-être dire le "laisser-chouigner") est utilisé pour qu'il sache aussi rester jouer seul. Je veux dire sans être dans nos bras, qu'on puisse aussi vaquer à nos occupations. Je vous rassure il joue seul au milieu du salon, là où il peut nous voir. Il n'est pas enfermé tout seul dans sa chambre, à hurler de terreur. :-)
Dans certains commentaires, les mamans parlent de leur bébé-colique, de leur situation familiale etc... C'est certain que cette pratique s'accomode au bébé, à chaque situation, à la famille. On fait comme on veut, mais surtout comme on peut! Avec un bébé différent j'aurai certainement agis de manière différente. Aujourd'hui nous sommes heureux tous les trois ainsi.
Crédit Illustration : Mademoiselle Maman